Intention

Après cet été 2022, plus personne ne peut le nier : le mur est là, face à nous. La sécheresse, les catastrophes climatiques, les canicules et les incendies vont désormais devenir la norme. Les études montrent que la prise de conscience est puissante, et l'éco-anxiété monte. Cinq saisons poursuivra un objectif de recherche poétique et appliquée autour de ce qu'il faut dès à présent mettre en place.
D'un côté, poursuivre la réflexion déjà largement entamée avec les récits, les rituels, le film, les images qui marquent et prennent place dans l'espace public, la fantaisie, le beau et le joyeux conviés à la table du vivant en des actes minimes et fondamentaux.
De l'autre, les gestes prosaïques à partager, le collectif à promouvoir. Entre pragmatisme aigu et imaginaire à déployer, Cinq saisons tentera de réduire le grand écart pour faire du "et" au lieu du "ou", et se préoccuper des deux en même temps.
Il ne sera pas question d'un guide de bonne conduite, ou d'une liste des "petits gestes individuels" : on sait aujourd'hui que cela ne suffira plus. Il s'agira plutôt de faire confiance à la puissance de l'art et ses capacités transcendantes et cathartiques, et de farouchement les entremêler aux questions brûlantes du quoi faire, et comment.

Cinq saisons sera une forme légère, avec des mots, des graphiques, des images et surtout des gestes. Instable et inclassable, on l’imagine comme une présentation dialoguée, une forme légère, modulable et joueuse. Tout sauf un spectacle, mais dont la trame-partition sera écrite comme un récit.
En première partie, on y montrera le film, on y feuillettera le livre - qui sera offert à chaque participant·e -, on parlera de nos influences, de nos expériences. Après, nous ferons rituel, pour de vrai, ensemble, avec les soixante spectateuricers présent.e.s. Un parmi tous ceux proposés dans le livre, réfléchi et choisi avec le partenaire qui nous invite pour correspondre aux besoins du lieu.
Cinq Saisons avait terriblement besoin de ce format tout terrain et de cette confrontation à des regards et paroles, pour achever son cycle. On l’imagine surtout dans des lieux non-culturels : tiers lieux, parcs naturels, bibliothèques ou associations... du moment que, pas loin, se situe un endroit, même minuscule (square, jardin partagé, forêt...), où le végétal affleure. Partout où poser un nouveau regard sur le paysage et faire rituel ensemble peuvent faire sens.